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Chanoine Havard

- 1959

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Nous étions nombreux au cimetière de Rocabey, le 1er avril 1999, pour commémorer le 40ème anniversaire des obsèques du Chanoine Havard, et aussi nombreux dans l'amphithéâtre de l'institution, le samedi 1 0 avril, pour écouter nos très brillants conférenciers : l'abbé Michel Leutellier et Roland Mazurié des Garennes qui nous ont rappelé que l'abbé Havard s'était dévoué toute sa vie pour les jeunes.

Vicaire à la cathédrale de Saint-Malo de 1903 à 1920, il créa pour les plus jeunes le Patronage St-Jean de la Grille, qui devint par la suite les Corsaires Malouins. Pour les plus âgés, il mit sur pied une équipe de football, l'Hermine Malouine. Il s'intéressa par ailleurs aux jeunes soldats mais aussi aux marins car, si le 47", Ri regroupait alors 2 000 hommes, il faut savoir que Saint-Servan abritait également tous les personnels de l'École de Pilotage de la Marine Nationale.

Ainsi, dans un immeuble lui appartenant, rue de la Fosse, il aménagea des salles de jeux, de lecture et de réunion, sans oublier une chapelle. Les soldats, cols bleus, et les élèves de l'E c o le d'Hydrographie venaient nombreux dans son «foyer» pour jouer aux cartes, au billard, au ping-pong uu simplement se reposer en écoutant de la musique 'Le Père Havard était toujours là pour les accueillir, converser avec eux et les conseiller s'il en était besoin.

Connaissant et parlant l'anglais, puis l'espagnol, il eut à cœur d'apprendre le breton afin de s'adresser dans leur langue maternelle aux jeunes bretonnants. Les activités de son «Foyer du soldat et du Marin» laissaient une grande place aux exercices spirituels : chapelets, veillées, retraites, pèlerinages annuels, etc.

Pour maintenir les relations avec ses jeunes, et donner à tous des nouvelles de «ses anciens paroissiens», il fait paraître en 1923, un bulletin mensuel baptisé «Le Grillon du Foyer» dont le tirage atteint 1 000 exemplaires.

Chacun peut y suivre toute la vie du foyer : mariages, naissances, ordinations ; programmes et dates de cinéma, théâtre, arbre de Noël, ; pratiques religieuses, soirées amicales, banquet annuel...

Il ne tarda pas à mettre sur pied un «Comité du Bleun Brug de Haute Bretagne», dont il devint, en 1924, président pendant un an. Son but était de restaurer la Bretagne dans le Christ par la formation d'une élite catholique et bretonne. Mais un autre grand projet l'absorbait déjà : l'action apostolique auprès des marins. C'est le point de départ de la ]MC (Jeunesse Maritime Catholique) dont il devint le premier Aumônier Général et à laquelle il se consacre sans compter jusqu'en 1 935. C'est l'année précédente, en 1934, qu'il se voit, lors d'un pèlerinage national à Lourdes élever, à la distinction de «Chanoine».

Quand survient la guerre en 1 939, le Foyer du Soldat et du Marin abrite momentanément une classe de 6ème. De 1940 à 1943, le chanoine Havard devient professeur de 5ème au Collège de Saint-Malo où il enseigne le français, le latin et l'anglais. Après la guerre, il est nommé Aumônier de la Clinique Sainte-Marie, route de Rothéneuf, où il reste jusqu'en 1955 puis il revient intra muros pour passer les dernières années de sa vie. Il décède en 1959 mais sait rester jusqu'au bout un pôle d'attraction pour les jeunes qu'il aime et qui le lui rendent bien ! Sa passion était de leur apporter un complément de formation, avec le désir secret de faire éclore en eux des vocations sacerdotales. Tous ont été enrichis à son contact et gardent de lui un souvenir inoubliable qui reste bien vivant dans la mémoire de nombreux malouins.

Merci à tous les amis qui se sont réunis pour honorer ainsi la mémoire de mon oncle, le chanoine Havard.

Article écrit par Denise Ollivon, épouse Engel de Salm 

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