top of page

Hervé Baslé

né en 1938

AVT_Basle-H_2688.jpeg
AVT_Herve-Basle_9355.jpeg
hbasle1.jpg

Hervé Baslé a vécu son enfance et sa jeunesse à Saint-Coulomb dans la région de Saint-Malo. Il entame d'abord une carrière au Service maritime des ponts et chaussées. En 1959, il effectue son service militaire en Algérie. À son retour, en 1961, il décide de changer de voie et passe un concours pour entrer à la télévision. Grâce à la formation professionnelle, il entre alors à l'IDHEC suivre des cours de montage et de culture cinématographique. Il collaborera ensuite, en tant que monteur, avec Michel Polac et Jean L'Hôte. Cette association l'incitera à devenir réalisateur. Pour lui, la vie quotidienne des gens est une source d'inspiration pour ses fictions qu'il scénarise en y apportant un effet dramatique plus fort.

C'est en 1972 qu'il signe son premier film, Christophe, l'enfant séparé des siens, dans la série Du côté des enfants produite par Éliane Victor. Un film au sujet simple qui montre la vie d'un jeune garçon, Christophe, asthmatique, contraint de passer l'année scolaire loin des siens. Dès ses débuts, le réalisateur adopte une construction dramatique qui laisse découvrir peu à peu aux téléspectateurs le handicap du jeune garçon. Hervé Baslé s'amuse déjà avec le réel et la fiction en mélangeant, dans ce film, des images « vraies » et d'autres fabriquées.

En 1973, il réalise pour Variances un sujet sur le soufisme, et pour Cinéma en herbe une émission sur le jeune cinéma belge. La même année, il signe sa première œuvre dramatique, Les Trois Morts d'Émile Gauthier, avec la collaboration de Jean L'Hôte. Ce film, à la fois documentaire social et illumination romanesque, reçoit le Prix de la critique en 1973.

En 1974, il réalise Les Prétendants de madame Berrou sur un scénario écrit avec Jean L'Hôte. De 1973 à 1974, il participe aux émissions Place au théâtre ou encore Midi trente. En 1975, il coopère aux Visiteurs du vendredi ou à L'Île aux enfants de 1979 à 1982, puis Féminin présent et Nouvelles histoires.

Il travaille beaucoup avec Pierre Dumayet dont il apprécie le sens de la télévision. Pour Histoire des gens en 1975, série qui s'attache à l'analyse d'événements sociaux, il filme Les Danses et les Mothe, sur deux familles du Beauvaisis au xviiie siècle, et Magistrats et sorciers.

Dans Quand l'amour vient en 1976, il décrit encore une fois un monde social réel. Le film parle de deux frères agriculteurs, incarnés par Paul Crauchet et Michel Robin, qui cherchent une compagne.

Comme beaucoup d'autres réalisateurs, tels Alain Dhouailly, Jean L'Hôte, Maurice Failevic, Jean-Marie Marcel ou Edmond Tyborowsky, il porte une attention particulière à sa région, la Bretagne. La Souscription en 1977 en est un exemple.

En 1978, le réalisateur collabore à l'émission Lire, c'est vivre imaginée par Pierre Dumayet. Il y réalise plusieurs numéros consacrés à La Métamorphose de Franz Kafka, au Père Goriot d'Honoré de Balzac,à Poil de carotte de Jules Renard(1984) et à Un cœur simple de Gustave Flaubert. Toujours en 1978, avec Saint Colomban et moi, il évoque la légende bretonne de l'arrivée et du prêche de Saint Colomban. À la même époque, il tourne Ribennes en s'inspirant de deux thèses, l'une de Pierre Lamaison et l'autre d'Élisabeth Claverie, consacrées à un mode de dévolution du patrimoine.

En 1980, Hervé Baslé réalise Ce fut un beau voyage en Espagne, puis en 1981 il se lance dans Les Tribulations de Manuel ou encore L'Armistice de juin 40 pour Les Dossiers de l'écran.

En 1989, il réalise vingt-six émissions consacrées à la chronique Journal de la Révolution sur des dossiers proposés par Michel VovelleChristian-Marc BossénoAntoine de BaecqueFrançois Hincker et Olivier Coquard

Hervé BASLÉ qui êtes vous ?
Interview par Henry Gasnier

 

 

Henry Gasnier :  
« Les Maîtres du pain », « Le Fils du cordonnier » et « Secret de Famille » sont les téléfilms qui ont fait votre renom de réalisateur et qui ont vu consacrer votre talent par la remise de plusieurs « 7 d'Or ». Mais, après les cinq années que vous avez passées au collège, de 1952 à 1957, qu'avez-vous fait pour en arriver là?

Hervé Baslé 
Tout de suite après le collège, j'ai eu envie de faire une carrière dans les travaux publics. Après avoir suivi des études dans ce domaine, j'ai obtenu un emploi au Service Maritime des Ponts et Chaussées de Saint-Malo. Ensuite, en 1959, je suis parti faire mon service en Algérie dans un régiment du Génie. C'est là-bas que j'ai ressenti comme une espèce de choc qui a fait qu'en revenant d'Algérie, en 1961, je n'ai plus voulu continuer dans cette voie. Il s'est produit en moi une cassure profonde dont je ne connais pas l'origine. Est-ce l'Algérie, est-ce autre chose ? En tout cas, j'ai été pas mal chamboulé. J'ai eu une espèce de crise de conscience et j'ai eu envie de changer de peau, et de bonhomme. J'ai donc passé un concours pour entrer à la télévision. Après avoir été reçu, je me suis retrouvé à l'Institut de Hautes Études Cinématographiques (IDHEC) et c'est comme ça que je suis arrivé dans ce métier. 

C'est une vocation tardive mais qui, en tout cas, correspond à un rêve d'enfant. J'avais en effet déjà commencé à écrire des petites choses sans valeur lorsque j'étais enfant. J'avais besoin de m'exprimer par l'écriture, mais je ne savais pas encore qu'un jour je le ferais par l'image.

H. G.  Quels sont vos souvenirs du collège ?

H. B. J'ai de très bons souvenirs de mes années au collège de Saint-Malo où j'étais demi pensionnaire puisque mes parents habitaient Saint-Coulomb. Je me souviens de tous mes copains de classe et en particulier de Michel LE PROVOS qui, lui aussi, aimait déjà raconter des histoires. C'est étonnant ce qu'il a pu me faire rire et je m'en souviens encore très bien aujourd'hui ! Par ailleurs, je me souviens que nous allions plus volontiers nous confesser à l'abbé BERTIN, professeur d'anglais et aumônier à la prison, plutôt q u'à d'autres prêtres. Pourquoi lui ? Tout simplement, parce qu'il faisait de nombreux séjours à Jersey ou Guernesey et qu'il avait toujours des cigarettes anglaises à mettre à notre disposition. Plutôt que de nous confesser, nous restions à fumer dans sa chambre avant de retourner en salle d'étude.

H.G.  Maintenant que vous êtes adulte, quel est votre principal défaut ?

H. B. En fait, j'avoue une certaine forme de paresse puisque je travaille beaucoup et vite pour être totalement tranquille ensuite ! Le problème est que je n'arrive jamais à cette tranquillité car j'ai toujours quelque chose en cours et que je ne réussis pas à m'arrêter !

La qualité que je préfère chez les autres est la tolérance et j'apprécie beaucoup les hommes courageux. Étant enfant, je ne faisais pas de rêve d'avenir car bizarrement j'avais un timidité maladive vis à vis de la société, de la vie et des gens. J'étais hanté par un souci constant de ne pas être à la hauteur. J'avais une impression d'écrasement devant toute forme d'autorité comme celle de Marcel. Ce véritable complexe m'empêchait totalement de faire tout projet d'avenir ! Ce qui me révolte le plus dans le monde, c'est de voir des gens mourir de faim et de ne pouvoir rien faire pour eux alors que d’autres s’en fichent.

Mon occupation préférée est venue très tardivement, c'est le jardinage. Ainsi, à Paris, je possède un jardin potager de 200 m- que j'entretiens moi-même régulièrement. J'aime bien les humoristes qui jouent avec les mots comme Raymond DEVOS. Je suis un grand lecteur de RABELAIS. Je sais qu'il est venu à Saint-Malo voir Jacques CARTIER, peut-être à Limouëlou, d'où est originaire la famille de mon grand-père terre-neuvas. Je n'ai pas vraiment de nom qui me vienne à l'esprit pour personnifier celui qui pourrait être aujourd'hui mon héros préféré. J'aime bien ceux qui se donnent aux autres comme l'abbé PIERRE ou mère THERESA. Il n'y a pas vraiment une personnalité de ce monde que j'aimerais rencontrer. Je ne saurais pas quoi lui dire !

Ce que j'aime le plus à Saint-Malo, c'est son caractère de ville rebelle au caractère fort. Dans sa fabuleuse histoire, qu'on ne peut oublier mais qu'il faut savoir dépasser, ce qui me fascine le plus c'est l'extraordinaire ouverture sur le monde dont cette ville a été la première instigatrice 1 C'est quelque chose de formidable !

Bien sûr, je me sens très malouin malgré que j'ai été élevé à Saint-Coulomb car, ici les ruisseaux ne sont pas des frontières, contrairement à ce que dit Anatole LEBRAS, en parlant de son pays. En effet, Guillemette BAUDOUIN, l'arrière grand-mère de Jacques Cartier était originaire de SaintCoulomb, et Robert Surcouf a été élevé à Cancale avec ses frères et sœurs. Qu'ils soient de Saint-Coulomb, de Cancale, de Saint-Méloir ou d'ailleurs, tous les hommes du Clos Poulet ont vécu la même épopée. Ils ont été embarqués sur les mêmes navires terre-neuvas ou corsaires. Ils ont fait preuve du même courage et du même esprit de conquête qui a fait la gloire et la grandeur de cette région. Il serait temps de voir disparaître le chauvinisme ridicule affiché par certains qui prétendent, à eux seuls, représenter les malouins 1

Filmographie

Réalisateur

Téléfilms

Séries

Auteur et scénariste

Téléfilms

Séries

Collaborations

Publications

  • Le Fils du cordonnier, Jean-Claude Lattès, 1995

  • Entre terre et mer, Jean-Claude Lattès, 1997

  • Le Champ dolent, Jean-Claude Lattès, 2002

  • Le Cri, Jean-Claude Lattès, 2006

  • Folies de mai, Jean-Claude Lattès, 2014

Distinctions

  • Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres.

  • Chevalier de l'ordre national du Mérite.

Récompenses

  • 7 d'or 1986 : Meilleur réalisateur de fiction pour Aux champs d'après Guy de Maupassant

  • Prix Télévision 1990 de la SACD pour l'ensemble de son œuvre

  • Festival de Saint-Petersbourg 1995 : Grand prix pour Les Maîtres du pain

  • 7 d'or 1995 :

    • Meilleur réalisateur de fiction pour Les Maîtres du pain

    • Meilleur auteur pour Les Maîtres du pain

    • Meilleur film de télévision pour Les Maîtres du pain

  • Rencontres internationales de TV de Reims 1998 : prix pour Entre terre et mer

  • 7 d'or 1998 :

    • Meilleur réalisateur de fiction pour Entre terre et mer

    • Meilleur auteur pour Entre terre et mer

    • Meilleur feuilleton pour Entre terre et mer

  • Prix du Roman populaire 2006 pour Le Cri

Notes et références

 

Source

Christian Bosséno, Les 200 téléastes français, 1989.

Liens externes

Notices d'autorité : 

bottom of page